Octobre Rose ... L'après
- annemarieintuitive
- 18 nov. 2018
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 nov. 2018

Beaucoup parlent de la maladie, peu parlent de l’après.
Je voudrais apporter mon témoignage sur ce vécu méconnu des suites de grave ou longue maladie. Pour ma part cela a été suite à un cancer du sein.
Aujourd’hui, je vais vous passer les détails sur le diagnostic, les opérations, les jours, les mois, pour arriver au jour où…
Ce jour-là, je suis allée refaire un pansement dans le service hospitalier où j’avais eu la dernière opération, lorsque le chirurgien qui m’avait opéré est venu pour m’informer des détails des analyses.
Attentive, l’estomac un brin serré je fixe mon attention sur lui.
« GUÉRI… rien dans les analyses. »
A ce moment-là un décalage s’effectue en moi.
« Blablabla… »
Mes oreilles bourdonnent. Il y a un arrêt sur image.
Une porte se ferme le médecin est sorti je l’ai suivi des yeux sans rien enregistrer, je reviens un peu à moi pour interroger l'infirmière : « Ai-je bien compris ? »
Malgré sa confirmation, le choc est rude je n’ai toujours pas l’impression d'être complètement présente. Je rentre chez moi. J’éteins mon portable. Je vais me coucher. C'est le milieu de l’après-midi.
Le lendemain un de mes fils m’appelle étonné car la veille je ne l’ai pas appelé... Je ne comprends pas pourquoi.
« Maman c’était mon anniversaire hier... Quoi ? Non c’est aujourd’hui...Non maman c’était hier… ». Double choc. Pour la première fois de ma vie j’ai oublié la date du jour et j’ai oublié de souhaiter un anniversaire à un de mes fils. Mes enfants sont adultes certes et vivent dans des villes à plusieurs centaines de kms. Une de mes joies est de les avoir au téléphone pour discuter, échanger...et bien sûr partager des moments de bonheurs comme les anniversaires. Malgré ma peine petit à petit je redeviens présente.
Avec le recul, aujourd’hui j’ai eu une image assez parlante me semble-t-il…
«...Je me vois faire une sortie de route, continuer tout droit alors que le chemin tourne vers la gauche. Continuer dans la même trajectoire, sauter, basculer pour atterrir au fond de l’eau.
Premier choc...l’annonce du cancer.
Dans l’eau je suis là immobile. Mes yeux voient tout mais je n’entends plus rien.
Je fais des pas en avant pour sortir la tête, la poitrine, le ventre de l’eau…
« Guéri »
Deuxième choc…
Ce mot fait d’un seul coup revenir tous les sons, toutes les couleurs, les mouvements de l’extérieur, de la vie autour de moi, de nous. »
Et c’est trop, un trop plein.
C’est tellement brutal.
Pour ma part quand le chirurgien m’a annoncé cette « bonne nouvelle » j’ai senti instantanément un décalage.
Dans ma vie un premier décalage s’est effectué au moment du diagnostic et un deuxième décalage au moment où on m’a dit être guéri.
Le souci c’est que tout le monde croit, nous y compris que nous allons reprendre notre vie comme « avant ». Avant le cancer, la maladie, deux décalages. Or entre ces décalages nous avons eu une vie. Différente certes, mais une vie.
Quelque temps après j’en ai parlé avec mon médecin traitant. Elle n’a pas été étonné, elle a de suite compris, ayant connu cela elle aussi suite à une autre maladie. Elle m’a confirmé que c’était méconnu du grand public et même par la plus part du corps médical. Tout le monde s’attendant à ce que nous reprenions notre vie d’avant dans la joie, sans état d’âme.
Et c’est ce que j’ai essayé de faire quelques jours. Mais impossible ni de revenir à l’espace entre deux, ni de revenir à l’avant.
Non, je suis obligé de commencer du nouveau.
La docteresse m’a conseillé le repos, m’a informé sur la déprime qui commence à pointer son nez.
Dans l’entre deux j’étais focalisé sur la vie. Vivre à 100 % l’instant, profiter de chaque moment, de faire ce qu’il fallait au quotidien, me remettre en question, comprendre pourquoi c’était arrivé pour que cela ne soit plus. Toutes ces choses ont permis la guérison.
Ensuite il a fallut prendre le temps de mettre d’autres objectifs, trouver un sens différent de continuer puisque le fait de vivre sur une plus longue échéance était ouvert.
Ces moments et bien d’autres m’ont faits voir l’importance de mettre le doigt sur nos blessures via nos failles. Les transmuter, une fois qu’on les a vu, étant le moyen le plus rapide que j’ai découvert pour qu’elles n’aient plus d’impact sur nous.
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