Chapeau bas
- annemarieintuitive
- 24 nov. 2018
- 4 min de lecture
Dernière mise à jour : 27 nov. 2018

Quelle galère de se déplacer en fauteuil roulant et en même temps, Merci la Vie d’avoir inspiré l’invention de cet outil pour se déplacer en toute autonomie, ou du moins essayer.
L’année dernière, pendant un mois je me suis retrouvée à circuler en fauteuil roulant.
Je ne sais pas si cela vous est déjà arrivé, mais ça vous change la vie, dans les deux sens du terme.
Au début, c’est super, vous êtes comme un enfant avec un nouveau jouet. Vous ne voulez pas que quelqu’un vous pousse. C’est trop drôle de rouler en avant, en arrière…
Au bout de 3 minutes, vous vous lassez déjà. Très très vite, appuyer sur les roues quand vous êtes vannée, ce n’est pas si facile.
Essayez une fois dans votre vie de vous installer sur un fauteuil. Cette expérience est intéressante et j’encourage les concepteurs, les ingénieurs et les architectes, a la faire ne serait-ce que quelques jours. Juste pour voir ce qu’il faudrait améliorer.
Si vous êtes prêt Madame ou Monsieur, on y va….
Pas à pied, avec ce superbe fauteuil manuel ou avec moteur… et voici les surprises auxquelles vous serez confrontés :
Marches
Escaliers sans ascenseur
Les 4 petites marches avant l’ascenseur
Pente
Graviers
La porte fenêtre surélevée
La petite salle d’eau
Un WC dans une pièce étroite
Lit dans alcôve
Lit accessible avec une échelle
Appartement exigu
Portes de moins de 70 cm
Chambre à l’étage
...
Non seulement vous ne pouvez pas tenir debout mais en plus vous ne pouvez accéder à rien de ce qui est au-delà de toute cette liste…et elle n’est pas exhaustive …
Ces exemples témoignent du périmètre restraint qu’il vous reste.
Si vous logez dans un endroit qui n’échappe pas aux contraintes évoquées plus haut croisez les doigts pour que vos précieux amis aient un logement de plein pied et puissent vous accueillir le temps de vous retaper, et de prévoir des améliorations dans votre logement.
Ce fut mon cas !
Les premiers mètres en fauteuil s’apparentent à un petit miracle : Joie d’évoluer, de bouger, de pouvoir faire enfin quelque chose par vous-même. D’être autonome..
A ce moment-là, calmez-vous un peu, parce que sinon l’état euphorique dans lequel vous êtes plongé peut s’arrêter net !
En effet, vos amis partis travailler, vous décidez d’aller dans la cuisine vous faire une petite infusion. Jusque-là tout va bien, le passage dans celle-ci se fait en douceur, le carrelage est plat car de plein pied et comme la cuisine est ouverte, le passage est assez large. Et à ce moment-là… grand moment de solitude : le robinet de l’évier si bien fixé mais tellement éloigné de vous, les tasses rangés dans le placard du haut - impossible de les attraper - … Et vos yeux sont justes au niveau du plan de travail !!!
Dans notre société évoluée "technologiquement", on pourrait penser que la facilité d’accès aux commodités serait une norme, du moins pour la vaste majorité.
Détrompez-vous ! Il n’y a qu’ un très faible pourcentage qui est adapté.
Dans une autre partie de ma vie j’ai été animatrice sociale, et j’ai eu l’occasion à plusieurs reprises, en sortie, de pousser de lourds fauteuils de personnes sans aucune mobilité. J’ai souvent pesté sur les trottoirs trop longs, sans accès, ou inadaptés.
J’ai pu observer des amis ou des collègues en fauteuil résoudre avec une apparente facilité, dû à leur longue habitude, les mille et uns tracas de leur vie quotidienne. Comment remplir une casserole d’eau, la faire chauffer et la porter brûlante d’une main en faisant rouler de l’autre main le fauteuil jusqu’à la table, et sans s’ébouillanter !!! Comment rentrer un fauteuil dans un ascenseur minuscule, devoir démonter les roues, s’asseoir sur un tabouret le temps du trajet, remonter les roues en haut…
Les aléas de la vie peuvent vous asseoir dans un fauteuil roulant pour quelques semaines (si vous avez une jambe cassée), pour beaucoup plus longtemps, ou pour toujours.
Qui peut dire aujourd’hui qu’il peut recevoir chez lui des amis se déplaçant en fauteuil roulant sans aucune difficulté, ou être autonome dans son domicile, s’il doit à un moment ou un autre se déplacer avec ?
Peut-être que si chacun d’entre nous nous appuyons dans ce sens, les changements dans les logements, dans la rue, seraient plus flagrant.
Il est temps que chacun d’entre nous, ensemble, réagissions pour changer cette situation.
D’autant, que lorsque cela nous arrive, nous sommes obligés de cultiver plusieurs qualités :
Le courage : tous les jours recommencer, que cela évolue un peu ou pas.
Le lâcher prise : « F*** » l’image que les autres ont de nous ou sur notre manque d’autonomie.
L’humilité : reconnaître ce que nous ne pouvons pas faire, dire que son lieu de vie est inadapté, demander de l’aide.
Chapeau bas ! Cette expression assez désuète s’adresse à toutes les personnes se déplaçant en fauteuil roulant qui rencontrent ces vicissitudes. Mon admiration pour le courage dont elles font preuve au quotidien est sans limite.
Vous pouvez me contacter pour prendre un rendez-vous pour une séance individuelle :
annemarie.coachdevie@gmail.com
Vous pouvez me suivre sur Facebook :
Anne Marie - Rayonnons nos couleurs - A la découverte de Soi
Comments